LA MONUC LANCE L'ALARME: MOUVEMENTS DE TROUPES ET
RISQUE DE NOUVEAUX COMBATS DANS TOUT L'EST DE L'EX
ZAIRE
Nouvel état d'alarme dans l'est et le nord-est de la République Démocratique
du Congo en raison du risque d'affrontements armés. Cette fois c'est la mission
de l'ONU dans l'ex Zaïre (MONUC) qui donne l'annonce du danger. Dans
un communiqué de presse au ton étrangement préoccupé, la MONUC fait
remarquer une série de mouvements troupes qui laisse présager une ultérieure
aggravation des combats après les graves violences des dernières semaines
dans la région de lIturi, (nord-est du pays).
Et c'est justement dans la zone tourmentée de l'Ituri que les casques bleus de
l'ONU signalent 4 bataillons des forces armées congolaises dans les environs
de Beni, actuellement sous contrôle des troupes rebelles du Rassemblement
Congolais pour la Démocratie Mouvement de Libération (RCD-ML) guidé
par Mbusa Nyamwisi. Les observateurs de la MONUC expriment une
sérieuse préoccupation également en raison de la présence de troupes
ruandaises dans l'Ituri. Les militaires de Kigali, se sont officiellement retirés de
l'ex Zaïre depuis plusieurs mois et le fait qu'ils soient à présent repérés dans
cette zone alimente de fortes peurs, surtout au sein de la population locale.
Dans le Congo nord oriental se trouve également des militaires ougandais.
Selon le communiqué de la MONUC, au moins deux bataillons se déplacent
vers Mahagi, au nord de la ville de Bunia, non loin des frontières avec
l'Ouganda.
Un vent de guerre souffle également dans le nord du Kivu. Les observateurs
de l'ONU dénoncent que les divisions du RCD-Goma se dirigent vers
Kanyabayonga, dans la zone de Lubero, tandis que dans toute le province du
Kivu, même celle méridionale, des soldats portant l'uniforme ruandais ont été
aperçus.
Malgré les efforts du représentant spécial du secrétaire général des Nations
Unies au Congo, Amos Namanga Ngongi qui a invité toutes les parties en
cause à éviter de nouvelles souffrances aux civils le scénario semble vraiment
inquiétant. Selon la MONUC, en effet les dangereux mouvements de troupes
concerneraient tous les protagonistes de la catastrophique guerre qui de 1998
à ce jour a provoqué environ 2 millions de morts, en grande partie parmi la
population. Le fait que le Rwanda et l'Ouganda font avancer leurs pions sur
l'échiquier congolais contribue à enraciner un sentiment de pessimisme au sein
de la population. Il s'agit à présent de comprendre si, suite aux signalements de
ses propres observateurs, les Nations Unies seront en mesure de faire
entendre la voix de la communauté internationale pour arrêter les parties en
cause avant qu'elles ne commettent de nouveaux massacres. L'impression face
aux nouvelles qui nous parviennent du terrain est que les accords de Pretoria
du 17 décembre dernier, loués comme tournant vers la paix, sont au contraire
considérés par les belligérants comme un vulgaire bout de papier.
(VV, Misna, 1/2/2003)