Les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda
FDLR
Communiqué de presse No 001/2003
Les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda appellent leurs partenaires
dans l'ADRN-Igihango à faire preuve de réalisme politique et de discipline
C'est avec consternation que les Forces Démocratiques de Libération du
Rwanda (FDLR) ont pris connaissance de la déclaration de Monsieur Augustin
Kamongi et de Monsieur Joseph Ndahimana respectivement Président du Comite
Exécutif et Président du Conseil des Présidents de l'Alliance pour la Démocratie
et la Réconciliation Nationale ADRN-Igihango mettant en cause le Président des
FDLR.
Les FDLR rappellent qu'elles ont toujours privilégié le dialogue au sein des
organes de l'Igihango pour amorcer toute discussion sur le fonctionnement de
l'Alliance Igihango et que c'est dans ce cadre que leur président s'était rendu à
Bruxelles le 1er février 2003.
Les FDLR apprécient que ses deux partenaires dans l'ADRN-Igihango soient
préoccupés par le fait que la lutte commune n'évolue pas comme ils le
souhaitent mais les FDLR condamnent sans équivoque la façon dont cela a été
porté à la connaissance des FDLR et du public sans même que le Comité
Exécutif et le Conseil des Présidents de l'Igihango en aient été préalablement
saisis.
Les FDLR rappellent à tous les acteurs que leur engagement ferme pour la
résolution pacifique du problème politique rwandais n'est pas seulement une
déclaration d'intention mais une conviction qu'elles ont clairement démontrée en
regroupant et en désarmant volontairement leurs combattants alors engagés
aux côtés des FAC et en cédant leurs armes au gouvernement de la République
Démocratique du Congo (RDC) qui les a fait détruire par la MONUC devant,
entre autres, les Représentants du Conseil de Sécurité des Nations Unies en
Mai 2002.
Les FDLR saisissent cette occasion pour rappeler aux peuples de la Région des
Grands Lacs terriblement éprouvés par la guerre, à l'opposition démocratique
rwandaise ainsi qu'à tous les acteurs de la Communauté Internationale que,
malgré leur conviction profonde que c'est le dialogue politique qui mettra
définitivement fin au conflit qui déchire la région depuis plus de 12 ans, les FDLR
laissent ouverte loption de la lutte armée comme dernier recours pour les trois
raisons fondamentales que sont L'AUTODÉFENSE, LA DÉFENSE DES DROITS ET
LIBÉRTÉS DES RWANDAIS ET LA DISSUASION. La crise mondiale actuelle autour
du problème irakien montre à suffisance que la force armée, sans
nécessairement faire la guerre, est parfois nécessaire pour faire avancer des
actions pacifiques.
Aujourd'hui, la mode est au pacifisme dans l'opposition rwandaise en exil.
Toutefois, on observe également que ces pacifistes commencent par fuir
l'oppression au Rwanda et se déclarent pacifistes une fois en sécurité en
Europe ou en Amérique. Or, les vrais leaders pacifistes ne fuient pas
l'oppression mais plutôt la confrontent par des moyens pacifiques sur terrain,
avec la population et souvent au prix de leurs vies.
Les FDLR invitent les dirigeants des organisations politiques qui combattent la
dictature de Kagame à faire preuve d'humilité et d'arrêter de se tirer dessus,
chaque dirigeant prétendant que son plan, son projet, son idée de solution est
la solution : Le fait que le problème soit là est une preuve que personne n'a
encore trouvé la solution. Quand la solution sera trouvée, le problème ne sera
plus là.
Les FDLR invitent ses partenaires dans ADRN-Igihango à la table du dialogue
politique pour raffermir les bases de l'Alliance DANS LE RESPECT DES RÈGLES ET
PRATIQUES CONVENUES et réaffirment leur disposition à collaborer avec toute
opposition démocratique dans la lutte pour la paix et la démocratie au Rwanda
et dans toute la Région des Grands Lacs d'Afrique. Ne réclamons-nous pas le
dialogue inter-rwandais à cor et à cri? Quoi de mieux que de commencer par
dialoguer nous-mêmes?
Fait à Montréal, le 24 février 2003
Guillaume Murere
Porte-Parole des FDLR